Les aéroports de Paris-CDG et de Marseille ont été ciblés par la grève
La série de grèves à l’aéroport de Paris-CDG continue. Après celle de début juin mené par le syndicat pour essayer d’obtenir une augmentation générale de salaire de 300 euros, un nouveau préavis de grève est annoncé pour le 1er juillet. Du côté de Marseille, l’appel à la grève a été annoncé pour le 1er au 4 juillet.
Le manque de personnel se fait déjà ressentir dans ces aéroports et combinés aux mouvements sociaux des voyageurs des différentes compagnies qui sont priées d’arriver en avance, le chaos commence à s’installer. À Paris-CDG, la grève de vendredi prochain devrait se maintenir, rappelons que celle du 9 juin avait déjà causé de nombreux soucis aux voyageurs, car 1⁄4 des vols avaient alors été annulés. Les principaux touchés par cette annulation ont été les clients d’Air France et d’EasyJet.
L’appel à la grève prévu pour le 1er juillet a été l’initiative de cinq syndicats, dont la CGT, la FO93, le SUD aérien, l’UNSA et le Fmps-I. Selon les syndicats, cette nouvelle journée d’action est justifiée par la dégradation continue des conditions de travail et des fonctionnements médiocres dans toutes les compagnies de Paris-CDG.
Cette fois encore, il est probable qu’une partie importante des vols soit perturbée. Selon les gendarmes mobiles, cités par BFMTV, plusieurs centaines de personnes s’étaient déjà rassemblées samedi vers midi dans la zone publique du terminal E. Un dispositif a alors été mis en place pour guider et informer au mieux les passagers, a indiqué la gendarmerie, précisant qu’aucun incident n’avait été signalé pour le moment.
Du côté de Marseille, c’est Air France qui est à nouveau visée par les mouvements sociaux. Les agents de la compagnie sont en effet appelés à la grève du 1er au 4 juillet inclus, a annoncé vendredi soir le syndicat SUD Aérien. Si ce mouvement se concrétise, de nombreux vols pourraient être annulés ou retardés à l’aéroport de Marseille-Provence. Pour rappel, lors des journées d’action des 14 et 15 juin, près de la moitié des vols d’Air France ont été annulés en raison d’un dysfonctionnement dénoncé par les employés de l’entreprise. Les grévistes dénoncent notamment la dégradation des conditions de travail.
Le syndicat SUD Aérien, proche de la CGT, est l’un des cinq syndicats représentant les agents d’Air France. Il dénonce une baisse continue du pouvoir d’achat. Les dernières négociations sur les salaires remontent à janvier 2017 et selon SUD Aérien, elles n’ont pas été suivies de mesures concrètes de la part de la direction.
On est loin des 300 euros bruts par mois, a déclaré Philippe Evain, secrétaire général de SUD Aérien, contacté par l’AFP. Selon lui, cette demande d’augmentation est justifiée, car elle prend en compte la baisse du pouvoir d’achat depuis trois ans qui a été estimé à environ 1,5 million d’euros. La compagnie a, pour sa part, indiqué qu’elle était prête à négocier une augmentation des salaires avec les syndicats, mais dans le cadre d’un accord global qui permettrait de prendre en compte l’ensemble des attentes des salariés tout en préservant la compétitivité et la rentabilité d’Air France.
Selon le secrétaire général Raphaël Caccia interrogé par France Bleu, cet été, les aéroports français seront à court de personnel. Un manque d’environ 15 % de personnel d’assistance-escale et 20 % de personnel de sécurité pour fonctionner correctement est prévu.
La procédure est toujours la même en cas de grève pour les clients. Il faut consulter régulièrement les sites des aéroports, et contacter sa compagnie aérienne pour vérifier l’état de son vol. Une grève d’Air France ou une grève d’easyjet sont également à craindre pour les mois qui viennent. Chez Easyjet, des vols avaient déjà été annulés à cause d’un manque de personnel et d’un problème informatique. Le syndicat des pilotes d’Air France ont également des choses à réclamer et la grève pourrait se durcir si des solutions ne sont pas trouvées rapidement.
FO-Feets a souligné que le secteur du transport aérien a perdu 15 000 emplois en deux ans et que les employés sont maintenant sous pression avec une charge de travail élevé. Le peu de personnel qui travaille ne suffit plus à gérer les passagers qui affluent en nombre dans les aéroports. Selon ses mêmes dires, le problème ne touche pas uniquement le personnel de la branche du transport aérien, il s’étend également aux autres branches dont la sûreté aéroportuaire qui emploie près de 8 000 agents et à des milliers d’agents chargés du nettoyage. Fo-Feets déplore l’amateurisme du patronat du secteur qui aurait pu éviter tout cela en anticipant une reprise d’activité prévisible.