Grève chez Transavia France : des vols annulés et un personnel à bout de souffle
Un mouvement social lancé par le personnel navigant
Depuis le 30 mai 2025, Transavia France, la compagnie low cost du groupe Air France-KLM, fait face à un mouvement de grève initié par les syndicats représentatifs du personnel navigant commercial (PNC). Cette mobilisation, prévue pour durer jusqu’au 1er juin inclus, a pour origine une série de revendications liées aux conditions de travail, aux salaires et à la reconnaissance professionnelle des hôtesses et stewards. En cas de vol annulé, les passagers peuvent demander un remboursement Transavia.
La grève, bien que portée par un syndicat minoritaire selon la direction, a provoqué des perturbations notables dans le trafic aérien, en particulier sur les vols au départ de Paris-Orly et de plusieurs autres aéroports français. Des destinations touristiques très fréquentées à cette période de l’année, comme les îles Canaries ou la Grèce, sont directement touchées.
Vols annulés, passagers réaffectés
Dès le premier jour du mouvement, plusieurs passagers ont partagé sur les réseaux sociaux des témoignages faisant état de vols annulés ou retardés. Si Transavia affirme maintenir environ 90 % de ses vols programmés durant cette période, la situation reste instable. Les passagers impactés sont, dans la mesure du possible, replacés sur d’autres vols le jour même.
Une fatigue grandissante parmi les PNC
Au cœur de ce mouvement social, un mal-être croissant exprimé par les personnels de cabine. Le syndicat UNSA-PNC, très impliqué dans cette mobilisation, tire la sonnette d’alarme : les conditions de travail se sont nettement dégradées ces dernières années.
Ce rythme effréné a des conséquences directes sur la santé physique et mentale des employés. L’épuisement se fait sentir, les congés sont parfois refusés ou repoussés, et les PNC expriment un profond sentiment de lassitude et de non-reconnaissance.
Des salaires déconnectés du coût de la vie
Outre les rythmes de travail jugés inhumains, la question des salaires est également au centre des revendications. Les hôtesses et stewards dénoncent une stagnation de leur rémunération, alors que le coût de la vie continue d’augmenter.
Les salariés les moins expérimentés, souvent en contrat à durée déterminée ou en temps partiel subi, se trouvent dans des situations économiques précaires. Ce manque de reconnaissance salariale alimente un sentiment d’injustice au sein de l’équipage, d’autant plus fort lorsqu’il est comparé à d’autres personnels du groupe Air France.
Des conditions de travail difficiles à bord
Un autre point de friction concerne l’aménagement des avions. Le nouveau Airbus A321neo, récemment intégré à la flotte de Transavia, cristallise les critiques. Ce modèle, pourtant moderne et performant du point de vue opérationnel, ne tiendrait pas compte des contraintes physiques du personnel navigant.
Les espaces exigus dans les cabines compliquent les déplacements, augmentent les efforts physiques, et rendent le travail plus éprouvant. Pousser les chariots, intervenir rapidement lors de situations d’urgence ou simplement assurer le service à bord devient un défi quotidien.
Les revendications du syndicat UNSA-PNC
Face à ces constats alarmants, l’UNSA-PNC a formulé une série de demandes à la direction de Transavia France. Ces revendications s’articulent autour de trois axes majeurs :
1. Des salaires revalorisés et une reconnaissance de l’ancienneté
Le syndicat exige une augmentation des salaires, en particulier pour les grilles les plus basses. Il réclame également une meilleure reconnaissance de l’ancienneté, aujourd’hui jugée trop peu valorisée dans les parcours professionnels.
2. Des plannings plus humains
Les grévistes souhaitent une réorganisation des horaires de travail afin de retrouver un équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle. Cela passerait par des journées moins longues, plus de repos entre les rotations, et une limitation des nuits travaillées.
3. Un environnement de travail sécurisé et plus adapté
Que ce soit dans les cabines ou lors des escales, le personnel demande un meilleur aménagement de l’environnement de travail. Cela inclut une meilleure ergonomie à bord des avions, mais aussi une prise en compte de la sécurité et du confort lors des phases de repos ou de transition.
Des perspectives de carrière à élargir
Enfin, l’UNSA-PNC souhaite que les PNC aient accès à des évolutions de carrière au sein du groupe Air France. Actuellement, les passerelles vers d’autres postes – notamment ceux situés au sol ou dans les services opérationnels – sont principalement réservées aux pilotes et aux personnels au sol.
Ce manque de perspectives alimente un désengagement croissant chez les hôtesses et stewards, qui ne se projettent plus dans une carrière durable au sein de la compagnie.
Une situation sous surveillance
Alors que la grève se poursuit jusqu’au 1er juin, la direction de Transavia affirme être à l’écoute des revendications, sans pour autant avoir annoncé de mesures concrètes à ce jour. Les négociations entre les syndicats et la direction pourraient s’intensifier dans les prochains jours, si les perturbations venaient à s’amplifier ou si le mouvement était reconduit.
Du côté des passagers, la prudence reste de mise. Il est conseillé de vérifier l’état de son vol avant tout départ, et de se tenir informé en temps réel via le site de la compagnie ou les applications de suivi de vol.