Boeing et la FAA en pleine crise
Un moyen de transport aussi risqué que l’avion doit faire l’objet de plusieurs vérifications pour limiter autant que possible les risques de crash et autres éventuels problèmes tout au long du voyage. Quand une compagnie aérienne ne respecte pas les normes fixées par les autorités de régulation, les conséquences à l’encontre de ce dernier sont longues d’effet. C’est ce qui est arrivé à Boeing qui a été taxé d’une amende par la FAA pour avoir influencé ses employés pour qu’ils accélèrent le processus de certification et le contrôle qualité de plusieurs FAL.
Une sanction économique sévère pour punir une faute grave
Le programme ODA de la Federal Aviation Administration (FAA) fait couler beaucoup d’encre depuis les malheureux crashs de Lion Air et Ethiopian Airlines qui ont fait assez de victimes. Pour cette raison, la fédération a renforcé ses dispositions pour punir les compagnies qui ne respectent pas les règles édictées pour garantir la sécurité des voyageurs. C’est dans cette optique qu’elle a proposé une amende de 1,25 million de dollars contre Boeing à l’issue d’une enquête réalisée en 2017 et en 2019 dans sa FAL de North Charleston.
La FAA accuse le géant avionneur américain d’avoir usé de la pression pour que ses inspecteurs de la sécurité fassent rapidement leur travail. Aussi, la fédération lui reproche outre le harcèlement, des réprimandes à l’égard de ses ingénieurs, responsables et inspecteurs chargés du contrôle qualité à cause de leur performance et rendement.
Boeing, le principal fautif dans l’affaire
La compagnie et ses responsables sont les principales personnes à blâmer dans cette affaire qui les oppose à la FAA. Il est vrai que l’équipe ODA en charge des inspections est employée par Boeing, mais à vrai dire cette équipe est totalement indépendante et distincte de Boeing. Ainsi, les responsables et cadres supérieurs de la compagnie qui ont fait pression et qui ont harcelé des inspecteurs pour qu’ils inspectent plus rapidement des aéronefs qui n’étaient même pas encore prêts pour l’inspection ont commis une faute grave. À la base, l’équipe ODA travaille pour le compte de la FAA. Si elle se retrouve à travailler pour Boeing c’est parce qu’un privilège est accordé à ce dernier à cause de son influence. En aucun cas, ce privilège ne doit être considéré comme un droit acquis.
Par ailleurs, la majorité des employés de la FAA qui inspectent les installations de Boeing, mais aussi d’autres compagnies affirment à l’issue d’un sondage qu’ils ont été victimes de harcèlement et de pression de la part de Boeing qui exigent de leur part des traitements de faveur qui vont dans l’intérêt de la compagnie. Les responsables de ladite compagnie sont beaucoup plus préoccupés par les intérêts, profits et résultats commerciaux de l’industrie que la sécurité des installations. Or inévitablement, si les inspecteurs de la FAA ne font pas convenablement leur travail, les représailles sont énormes.
Les crashs font assez de morts alors il serait bien dans l’intérêt de tous que les professionnels en charge des vérifications techniques travaillent sans avoir les mains liées. La sanction de la FAA tombe donc à point nommé.